Introduction
La pleine conscience peut se définir comme un « état de conscience qui résulte du fait de porter son attention, intentionnellement, au moment présent, sans juger, sur l’expérience qui se déploie moment après moment ». (Jon Kabat-Zinn).
La pleine conscience est au cœur de la méditation bouddhiste. La pleine conscience s’applique parfaitement à nos vies contemporaines. Cette pratique, que l’on peut appeler méditation, consiste à s’éveiller afin de prendre conscience de qui nous sommes, du monde et de notre place dans le monde. C’est une qualité de présence lucide, ouverte et empathique, qui accueille ce qui est tel que c’est, sans les filtres habituels de notre mental. Il s’agit d’apprécier la plénitude de chaque moment que nous vivons et surtout, d’être en contact avec notre être dans sa plénitude.
« La pleine conscience c’est être pleinement éveillé et percevoir le vif éclat de chaque moment. C’est se sentir plus vivant. C’est aussi avoir accès à nos puissantes ressources internes de discernement, de transformation et de guérison. » (Jon Kabat-Zinn)
Origines
La pleine conscience est l’essence de nombreuses pratiques méditatives anciennes (des fresques de personnages en position de méditation, vieilles de près de 4000 ans, ont été retrouvées dans des cavernes indiennes). On retrouve la pleine conscience dans l’hindouisme, l’islam, la chrétienté tout autant que dans les philosophies grecques anciennes ou européennes modernes. Pour certains, la méditation aurait commencé il y a près de 300 000 ans avec la domestication du feu, homo erectus aurait médité en contemplant les flammes. Depuis 2500 ans, la méditation et la pleine conscience est le cœur de la philosophie bouddhiste.
« Ne demeure pas dans le passé, ne rêve pas du futur, concentre ton esprit sur le moment présent. »(Bouddha, Dhammapada)
« Ne cherchez pas le passé, ne cherchez pas le futur; le passé est evanoui, le futur n’est pas encore advenu. Mais observez ici cet objet qui est maintenant. »(Bouddha)
La pleine conscience est un état naturel inhérent à la nature humaine. En tant qu’expérience, cet état n’appartient à aucune tradition particulière. La pleine conscience est en ce sens fondamentalement universelle.
« Quand je danse, je danse; quand je dors, je dors; voire et quand je me promène solitairement en un beau verger, si mes pensées se sont entretenues des occurrences étrangères quelque partie du temps, quelque autre partie je les ramène à la promenade, au verger, à la douceur de cette solitude, et à moi. » (Montaigne, Essai)
Aspects contemporains
La pratique de la méditation a été introduite en Occident dans les années 60 grâce essentiellement à la diffusion de la tradition du Bouddha dans ses différents courants principalement tibétain et zen. C’est ainsi que la pratique de la méditation s’est beaucoup développée ces cinquante dernières années, notamment au travers des centres bouddhistes. Le maître bouddhiste Thich Nath Hanh fut l’un des premiers à utiliser le terme « pleine conscience ».
Au début des années 1980, John Kabat-Zinn, professeur de médecine, développe aux États-Unis un programme d’entraînement à la pleine conscience pour aider les personnes souffrant de stress et de maladies chroniques. Ce programme nommé MBSR (Mindfulness Based Stress Reduction) a pour particularité d’être laïc et sans références religieuses.
La méditation dite de pleine conscience connaît actuellement un développement important en Amérique du Nord et en Europe. Grâce aux nombreuses études scientifiques montrant ses bienfaits, elle se développe dans un contexte laïque et trouve progressivement un espace dans la société moderne.
« Un être humain est une partie d’un tout que nous appelons : Univers. Une partie limitée dans le temps et l’espace. Il s’expérimente lui-même, ses pensées et ses émotions comme quelque chose qui est séparé du reste, une sorte d’illusion d’optique de la conscience. Cette illusion est une sorte de prison pour nous, nous restreignant à nos désirs personnels et à l’affection de quelques personnes près de nous. Notre tâche doit être de nous libérer nous-même de cette prison en étendant notre cercle de compassion pour embrasser toutes créatures vivantes et la nature entière dans sa beauté. Personne n’est capable de réaliser cela complètement, mais tendre à cet accomplissement est en soi une part de libération et le fondement d’une sécurité intérieure. »(Albert Einstein, lettre)